«C’est dans les régions de la fureur orgiaque collective qu’il faut chercher la matrice qui imprime dans la mémoire les formes expressives de l’émotion intérieure la plus grande, pour autant que celle-ci se laisse exprimer dans le langage des gestes. Ces engrammes de l’expérience passionnée s’y gravent avec une telle intensité qu’ils survivent dans la mémoire comme patrimoine héréditaire, et servent de modèle aux contours que crée la main de l’artiste lorsque, par son emprise, les valeurs les plus hautes du langage gestuel aspirent à prendre forme, et à paraître au jour ». Aby Warburg
Survivances !? de Charly d’Almeida est le fruit d’un travail de recherche sur les formes spectrales de la « vie en mouvement » dans les gestes créatifs contemporains. C’est une réflexion sur les mécanismes par lesquels les « faits d’affects » refoulés survivent à travers l’acte de création artistique. Le philosophe, et historien de l’art français Georges Didi-Huberman dit d’ailleurs à cet effet que la « survivance remonte jusqu’au bout des doigts ». Les yeux grands ouverts, l’artiste plasticien laisse perdurer ce qui était : ses souvenirs fantômes qui s’inscrivent dans le mythe de la dualité passivité-activité.